l'Écosse à vélo
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Le grand départ ! |
Avant ça, quelques mots sur la traversée : Arthur et Micha, deux copains de Youri nous ont rejoint aux Féroés pour naviguer jusqu'en Ecosse. On avait déjà navigué avec Arthur en Espagne, et on avait croisé Micha aux États Unis. Ça fait très plaisir de les revoir !
Pour une dernière traversée à bord, Hakuna nous en met plein la vue : des conditions de vent parfaites, on avale les milles à une vitesse de 200 par 24h : quasiment un record ! Pauvre Arthur est toujours malade en mer par contre...
Après avoir franchi les îles au nom starouazique d'Hébrides extérieures, nous arrivons dans le petit port de Lochinver. Alors que je n'avais pas eu de bobo, lors de la toute dernière manœuvre d'affalage de grand voile, un œillet m'entaille légèrement le front. Ça saigne mais c'est pas grave. Pour la blague je vous laisse la choisir : c'est l'œillet des cosses de ris (de circonstance dans ce pays), ou des bosses de ris, selon le dialecte maritime utilisé (de circonstance aussi !)...
Pour terminer cette traversée, on se fait un très bon resto, toute occasion étant bonne à prendre. Première fois que je vois Arthur à la verticale : il a grandi en 9 mois c'est impressionnant !
Le lendemain, c'est parti je laisse Hakuna derrière moi.
Les au-revoirs sont très émouvants : même si on se reverra bientôt c'est difficile de se quitter après autant de mois passés ensemble.
Puis, poussé vers l'est par le même vent qui colle Hakuna au ponton, il me suffit de pédalouiller modérément pour filer à toute vitesse. J'imagine que ce sont les mêmes sensations sur un vélo électrique !
Quelques paysages qui vont bien avec le temps du moment (mauvais) :
Comme à chaque escale, le paysage est encore une fois très différent, les façons de faire aussi (je prends encore la route du même côté). Et comme d'hab, je suis euphorique dans la campagne en criant "waouh, c'est trop boooo !" quand je pense ne pas être entendu.
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Quand la route principale ressemble aux gués islandais... |
Le deuxième jour, je poursuis ma route vers Inverness. J'avais noté sur une feuille tous les patelins à traverser pour éviter de (trop) me perdre, mais je tombe sur une piste cyclable qui descend toute l'Écosse comme moi, ça tombe bien !
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Inverness |
À Inverness, je traverse le canal calédonien : petite pensée pour la famille suédoise maintenant en Polynésie, qui était passée par là (et s'était envasée) au début de son périple. D'ailleurs c'est dans le coin que je choisi de planter la tente, sans voir le monstre (mais en faisant moi même sérieusement flipper un autre campeur pendant une balade nocturne) :
Ma vie est assez simple à vélo : je dors en tente, quand je pédale j'écoute la radio quand il fait beau (pour la recharger au solaire). Et avec ma liseuse, je me suis entièrement lu Voyage au centre de la terre sur la selle (facile sur une route où il ne faut pas réfléchir) !
Dans ces conditions là je suis un peu comme l'albatros qui ne veut pas atterrir : confortablement installé, c'est difficile de me décrocher de ma selle ! Je rencontre des gens presque uniquement pour remplir ma gourde. Pour sociabiliser, certains demandent du feu. Moi c'est de l'eau, à chacun son élément !
Le lendemain ce qui devait arriver arriva : au milieu de nulle part mon pédalier lâche définitivement (il luttait depuis la Martinique). Heureusement, la seule voiture dans l'heure qui passe par là a des barres de toit et me ramène à Inverness. Ils m'accompagnent pour faire le tour des boutiques de vélo. Je fais réparer dans l'une d'elles et me fais plumer : ça me coûte cinq fois le prix du vélo pour changer le système de transmission ! J'aurais mieux fait de finir en train à bien y réfléchir... En tout cas mes hôtes-au-mobile sont très gentils et m'invitent à manger et à la douche en attendant que mon vélo retrouve la forme.
Puis je repars pour être en campagne dans la soirée.
Sur la route :
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Une vache musicale |
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Vestige de la bataille de Culloden |
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Un cairn préhistorique |
Les paysages sont assez montagneux par moment, je comprends pourquoi on nomme cette région les Highlands !
Je campe toujours : en Ecosse il y a beaucoup de warmshowers, mais aucun qui n'a pu m'accueillir malheureusement...
Ce soir là, c'était pas facile de trouver un spot : la piste cyclable était coincée entre les rails et l'autoroute. Finalement au bout d'un moment, un espace s'éclaircit. Deux autres cyclistes y sont déjà : c'était prisé !
L'installation du campement prend du temps : d'une part car le sol est dur. D'une autre à cause de délicieux fruits. Mon plantage désespéré de sardine est régulièrement interrompu à coups de "Oh ! Une fraise !".
Le lendemain, il fait bien chaud. (D'ailleurs le jour d'après, il y a beaucoup de monde en tons "rouge-cuit-écossais" !). Ici on dirait que soit il fait très froid, soit il fait très chaud : le temps, c'est kilt ou double !
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Pause déj à Piltochry (something like that) |
Ici, Kate et son bébé Molly viennent me parler en voyant mon vélo : elle a l'habitude de rouler et me demande mon trajet. Comme je vais vers le sud, elle m'invite chez sa sœur. 70 kms plus bas, c'est un challenge à relever !
C'est comme ça que j'arrive chez Tom, Eilidh et Royween, qui vivent dans une adorable petite maison d'un village trop mignon !
Eilidh parle bien le français pour avoir vécu en France, comme Tom parle le suédois pour y avoir été aussi. C'est agréable aussi de manger en bonne compagnie, sans être toujours au fond des bois.
Pour la nuit, j'ai droit à une tente de luxe avec un superbe matelas. !
Tous les trois étaient adorables. Comme souvent avec les rencontres, j'ai été accueilli comme un roi, et c'est avec un petit pincement au coeur que je les quitte pour Édimbourg le lendemain.Pas beaucoup de route. Un pont autoroutier fermé because travaux : pédaler au milieu d'une 2*2 voies, c'est la joie !
Puis c'est la grande ville ! Ça fait drôle d'être subitement dans une ville de cette taille. La dernière aussi grande devait être Boston. Au programme : visite de musée, balades en ville et pubs ! La ville est bien étudiante et très touristique.
En fait toute cette agitation me pèse un peu : je me suis bien habitué à être dans les bois, ou au moins dans de petits endroits. Je pars ensuite vers Porto bello (oui c'est toujours en Ecosse !), la plage d'Édimbourg et je fais un petit coucou à Walter, le mari de Kate qui travaille dans un atelier de réparation de vélos (!). Ainsi j'aurai rencontré toute la famille en des endroits un peu différents !
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Sortie entre co-hosteliers |
Puis au détour d'une rue je tombe par hasard sur un gars de l'ENS ! Environ deux phrases plus tard nous voici plongés dans les équations aux dérivées partielles dispersives...
Voilà pour les dernières news écossaises, à bientôt !
Quelle épopée !!!! une aventure aux mille images, aux mille rencontres, aux.... tellement de choses en fait. L'aventure d'une partie de vie, une partie seulement car tu en vivras d'autres des aventures, tu y as pris goût. Le retour à la vie plus calme risque de ne pas être si calme que ça.
RépondreSupprimerJ'attends de te voir en vrai pour voir dans tes yeux les images de tes voyages. Je t'ai fait une promesse, je suis en train de la tenir.
Mille baisers tatesques.
Gligli
Tu as tout à fait raison tata, je ne compte pas m'arrêter là ! Hâte de te voir aussi, bizous !
SupprimerEncore de belles images qui te ressemblent Phapha el Navigator ! Même si maintenant tu continue à vélo (pourtant, où il y a de la chaîne, il n'y a pas de plaisir), tu nous fais toujours autant rêver... toi, tu ressens le poids de l'Ecosse, nous ici, on écosse les petits pois, à chacun son aventure.... Merci pour tout ce que tu nous communiques et groooos bisous de nous deux.
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