Nova Scotia !
Hello tout le monde ! Résumé (long mais résumé quand même) de ces derniers jours :
Après une bonne nav, on atteint le Canada à Yarmouth en Nouvelle Ecosse (ici on ne dit pas Nouvelle Ecosse ni New Scotland, pour mettre anglais et français d'accord, c'est le nom que j'imagine latin qui est retenu : Nova Scotia ).
Au téléphone avec la douane, on rigole bien en entendant les questions :
- combien de temps restez vous au Canada ?
- 15 jours
- Souhaitez vous débarquer pendant ce temps là ?
- Hum, oui quand même...
En attendant la visite des douaniers, petite session de danse à bord :
Après avoir débarqué, la ville semble très paumée, tout est fermé à cinq heures. Le lendemain, nuit dans un village tout aussi perdu. Puis navigation vers Halifax, la capitale de la Nouvelle Ecosse. Entre les vagues le brouillard les casiers et les bateaux de pêche, c'est assez effrayant !
La ville d'Halifax est dynamique, beaucoup de jeunes dans les rues, c'est chouette ! Je vais prendre un verre avec un gars au pif. Lui aussi travaille en mer, il est dans la marine canadienne et a beaucoup voyagé ! Je me rends compte à cet endroit que la légende de la veste à carreaux canadienne n'en est pas une : une personne sur quatre la porte environ !
Avec Hakuna, on est amarré pile poil au milieu de la ville ! Beaucoup de gens s'arrêtent voir le bateau d'ailleurs. Là-bas, petit problème de portable à nouveau : la batterie ne se recharge plus, comme avec le premier. J'essaie de bricoler l'ancien, sans succès... (Heureusement j'ai depuis trouvé comment charger à peu près correctement, je survis pour l'instant). Peu de photos de la ville donc...
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Bof bof bof |
Le matin on visite le musée de la marine : on y apprend que les survivants (et les morts) du Titanic ont été rapatriés là-bas. Les débris sont aussi arrivés sur ces côtes, le navire a sombré pas loin et les courants étaient porteurs.
Quelques années plus tard, un navire militaire y explose : plus gros boum dans l'histoire des explosions à l'époque : des morceaux du bateau sont projetés à plusieurs kilomètres, et on entend l'explosion à 200 kms de là. Des secours viennent de partout, dont de Boston. En remerciement, chaque année Halifax donne un sapin de Noël à la ville.
Nouvelle nav ensuite pour Canso, où il n'y a presque rien non plus (mais un peu plus avec une sorte de bar resto jukebox machine à sous)
Puis c'est cap sur Cap Breton, toujours en Nouvelle Ecosse, que de noms européens ! On avait prévu de traverser l'île par une sorte de mer intérieure en franchissant un canal. Au moment où on se met dans l'écluse, la dame nous dit que le pont est cassé pour sortir, impossible de passer... Machine arrière, face à ce mic mac on doit réfléchir à un autre programme.
Ce sont justement des indiennes Mi'kmaq qui ont la solution : on est juste à côté de leur réserve ! Elles ont la soixantaine, et sont très joviales. Elles me disent qu'en Mi'kmaq le mot "good bye" n'existe pas, c'est comme en français on dit au revoir (se prononce à peu près "No moule-thé", ce qui paraît très sage aussi quand on le comprend en français). Le mot haine n'est pas non plus dans leur langage. Puis elles m'offrent un coca, curieux mélange de cultures ! Leur histoire m'intéresse beaucoup, j'ai beaucoup de clichés sur l'histoire des indiens d'Amérique.
Finalement, l'une des soeurs nous prête sa voiture pour l'après midi et nous invite à voir le chef en rentrant dans la soirée. Quelles belles rencontres ! Toujours paisibles et le sourire aux lèvres, j'adore.
Profitant de la voiture et comme on avait repéré un musée de l'autre côté de l'île, on part comme des flèches pour le visiter !
Graham Bell est vraiment un inventeur de génie ! On le connait pour le téléphone, mais il s'est intéressé à bien d'autres choses, comme l'éducation des sourds, les statistiques de mamelles de moutons, les hydroptères... On sent en visitant le musée qu'il a toujours gardé une âme enfantine. Sa femme Madel semblait aussi très dynamique dans leur entourage. Ils venaient souvent en vacances à Cap Breton avant de s'y installer.
Le soir, on retrouve Rose et sa fille Zoé de la réserve. Adorables, elles nous ont même ramené des cadeaux ! On mange tous ensemble à bord. Elles nous disent que leurs ancêtres ont longtemps été persécutés. Pour essayer de réparer ça, ils ont maintenant des avantages (pas de taxes, pas besoin de licence pour pêcher...) Mais ceux ci créent parfois des jalousies des autres canadiens...
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La grand mère pétillante |
À ce moment je me rends compte que le voyage passe aussi par les habits : j'ai un collier indien, un haut sénégalais de Guadeloupe, un bracelet bulgare, un pantalon autrichien, des chaussettes bretonnes (et même un caleçon slovène !). Et je pense avec émotion au bracelet des petites suédoises, sûrement resté sur Beya au Guatemala, emmené par Klemens à Panama ou par Noémie au Nicaragua...
Je serais volontiers resté plus longtemps avec elles, c'était une belle rencontre. Après cela, je préfère dormir dans le tipi communal avec mon petit réchaud à pommes de pins. Je suis seul, à la réserve on dort dans une maison comme tout le monde ! (Vous pensiez quoi ?)
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À l'époque, acadiens et indiens étaient alliés contre les anglais. Ici cette dernière langue a été mystérieusement effacée... |
Le lendemain, rendez vous à Louisbourg avec Hakuna : je pars en stop eux en bateau. Peu de gens s'arrêtent, que des indiens pour ces trajets. Tant mieux, l'attente est belle ! Et de toute façon je ne souhaite monter qu'avec les gens qui s'arrêtent, ça tombe très bien :)
Cap Breton est un joli mélange de cultures : des acadiens (qui parlent français), des descendants d'anglais, des Mi'kmaq, et encore des descendants d'Irlandais, le gaélique est encore parlé par endroits !
Puis en vrac entre hier et aujourd'hui, visite de la forteresse de Louisbourg, bidonnage (40 litres d'un coup avec le vélo !), Balade au phare et visite de notre voisin pêcheur de morue avec Youri !
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Parfois ça ressemble vraiment à la Bretagne, les sapins en plus |
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Cuisine de bord : Youri rêve ! |
Voilà, c'est fini pour Cap Breton ! L'île m'aura vraiment beaucoup plu avec ses paysages époustouflants et ses habitants tellement adorables ! (Un pêcheur nous a aussi donné des crabes, et Perrine était la reine du stop pour tous les tours dans le coin). J'y retournerai très volontiers.
Ce soir c'était une chouette soirée avec une famille québécoise de baroudeurs terriens, en camping car. Prochaine étape pour nous : St Pierre et Miquelon (oui, le truc dont on parle toujours en connaissant vaguement la forme de l'île sans savoir la placer sur une carte...)
À bientôt !
Te voilà enfin sorti de ta réserve et tu as pu constater qu'indien vaut mieux que deux tu l'auras.
RépondreSupprimerpas de mic-mac chez les Mi'kmaqs. A défaut de téléphone rechargeable, tu pourras t"essayer aux signaux de fumée ou arcs en ciel.
Bonne arrivée à Terre Neuve (ou Terra Nova ?)
Et encore merci pour nous avoir associés à ce si beau voyage.
Gros bisous de nous deux.
Je t'attendais pour toutes ces blagues sur les indiens ! Je ne sais plume défendre face à ça !
Supprimerbeaucoup de poesie dans cette étape. Je me suis imaginée avec toi, rencontrer ces gens, apprendre de l'histoire, visiter un bateau, un gros, sont ce ces bateaux qui allaient pecher à Terre Neuve, et que les femmes attendaient en Bretagne? cela m'a toujours fait rêver et me rappelle à chaque fois "entre terre et mer" une série adaptée d'un roman. J'aime énormément cette étape. Merci du partage !!!
RépondreSupprimerMerci beaucoup ! l'étape nous a bien plu aussi. En effet, ils vont pêcher sur les bancs de Terre-Neuve ! (mais les femmes les attendent au cap breton plutôt)
SupprimerPour Pascale : A l'époque (19ème siècle surtout) les bateaux de pêche pour Terre-Neuve et l'Islande étaient surtout à voile. Excellent roman de Pierre Loti à lire "Pêcheurs d'Islande" (marins bretons embarqués sur l'océan). Bises (et pour Phapha aussi bien sûr)
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