en svensk segelbåt för Kuba !

 

Départ de Luperon !

J'arrive au port à midi. Mark et sa famille sont encore en mer. Ils doivent arriver à cinq heures, mais c'est trop tard pour faire le "despacho" et toutes les formalités pour Cuba. Sauf qu'à cause des vents, si nous ne partons pas le jour même nous devons décaler d'une semaine, outch ! Je sympathise avec les gens des douanes et arrive à négocier pour que ça reste ouvert jusqu'à cinq heures au lieu de quatre habituellement ! Puis la douanière responsable en chef de l'immigration m'apprend à danser la machata (ou un truc comme ça), et on me propose un mariage avec la fille qui s'occupe des papiers du port ! 


Finalement ils arrivent juste à temps pour faire tous les papiers. J'aide Maria avec l'espagnol à remplir les papiers de la capitaine pendant que Mark et les enfants vont faire les courses. Puis c'est parti ! J'avais hâte de retrouver la mer. Le bateau ne ressemble en rien à Hakuna : il est aussi vieux que le cata est neuf, beaucoup de problèmes techniques, il avance lentement. Pas de dessal ici donc pas de douche sur les jours de la traversée. J'aime cette ambiance camping aussi !

Le départ se fait sous le spectacle de baleines à bosse qui sautent au loin, sous le soleil couchant : grandiose !





Molly et My ont 7 et 5 ans et parlent déjà bien anglais. Mais c'est chouette aussi d'entendre du suédois, j'essaie de retenir quelques mots. Si j'avais su que j'apprendrais le suédois entre la République Dominicaine et Cuba ! 

Mark et Maria sont très gentils, et ils m'expliquent avec humour qu'ils voyagent avec peu d'argent, qu'ils ne naviguent pas si bien mais qu'ils savent survivre en mer. Et ça a l'air de plutôt bien marcher, plus jeunes ils ont déjà fait le tour du monde sans trop connaître la voile sur un 27 pieds (c'est petit si vous ne connaissez pas) acheté 5000 euros ! Évidemment ça donne des idées tout ça... Pour eux, le bateau est un moyen de transport, moins cher que l'avion. Et un moyen de liberté.


Des jours de nav pépère selon la devise "doucement, mais sûrement". On discute beaucoup avec Mark et Maria, je joue pas mal avec les filles. Pour la lecture nous formons une belle équipe avec Molly : je lui lis une histoire sans rien comprendre, puis elle me traduit du suédois en anglais ce que j'ai raconté ! Tout en corrigeant mon suédois massacré de bout en bout... 

J'avais aussi ramené un petit jeu de société. La règle originale est compliquée, mais la nouvelle version franco-suédo-republicadominicanocubaine fait sensation et je suis souvent sollicité pour une nouvelle partie. 






Aujourd'hui 4 mars nous sommes à proximité d'une baie en Haïti. Nous remontons vers le port avec l'intention d'y débarquer et d'y rester quelques jours en attendant une meilleure météo pour aller à Cuba. Il n'y a aucun bateau au mouillage, et avec la mauvaise réputation du pays Mark et Maria préfèrent faire demi tour : l'aventure les tentait bien, mais avec leurs filles c'est plus risqué. Ça restera le jour où nous avons failli visiter Haïti ! Et finalement le vent fort que nous craignons n'est pas arrivé, super navigation jusqu'aux côtes cubaines.

Haïti



Aujourd'hui 5 mars : nous arrivons à Cuba.



 Jusqu'ici le parcours était classique pour les voiliers, parcours de débutant même. À partir de maintenant, c'est l'aventure ! Dans le port, deux seuls bateaux : deux Français. Drôle de tête quand on arrive à quai battant pavillon suédois, que je descends prendre les amarres dans mon habit Africain et que je leur parle le plus naturellement du monde dans un français impeccable ! J'aime ce genre de situation.

 Les gens pour faire les formalités sont très aimables, tout se passe très bien (dans un bureau stylé années soixante avec un grand portrait de Fidel Castro, ambiance d'entrée de jeu). J'écris maintenant avec plus de rhum que la dose prescrite. 

Dans l'aprem nous faisons de la balançoire avec un ingénieux système inventé par Mark : 

Puis une petite balade : ici c'est débrouille, un moteur 6 cylindres en guise d'ancre, des charettes ou de vieilles voitures. 




Balançoires soviétiques

Après ça je vais faire un tour. Je trouve des souterrains style catacombes à Paris. J'y emmène Mark, les autres français et le gars de la Marina. Il est persuadé que je lui ment quand je lui dis que je suis seulement ici depuis quelques heures : ça fait trois ans qu'il habite ici, et jamais entendu parler de ces souterrains, dans lesquels on se balade pendant une vingtaine de minutes tout de même ! 
Ensuite, de grandes discussions viennent à propos de Cuba dans la soirée : pour eux, l'Eldorado est l'occident, car ils manquent de beaucoup de chose, bien que trône avec fierté chez eux une télé à écran plasma. Pour moi, j'admire leur façon de se débrouiller avec un rien. Ils me paraissent très honnêtes : ils demandent des rebuts électroniques du bateau. Mark leur dit qu'il leur donnera volontiers, mais ils insistent pour échanger contre du rhum. Je vous parlerais sûrement de tout ça de manière plus consistante une autre fois, pour l'instant mieux vaut décuver un poil le rhum, dormir et se recharger (même si Mark dort dans mon lit, je l'ai découvert très fêtard en dehors du bateau !!!)

Quelques photos comme avant goût de Cuba, et bonne nuit ! 









Commentaires

  1. Pour le coup, tu es vraiment sur la route du Rhum...... et ça a l'air de bien se passer.
    Nous sommes très heureux d'avoir de tes nouvelles, cela nous rassure car nous étions un peu inquiets.
    Ta CB refonctionne t elle bien ?
    C'est bien d'avoir amélioré ton suédois. Tu as bien esquivé le mariage et bravo pour ta débrouille habituelle.
    Gros bisous Phapha.

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    1. j'allais écrire un commentaire parlant de la route du rhum..... tu m'as devancée papou!!
      Le Français à quai a dû trouver ton accent fabuleux!!
      j'attends une démo de machata à ton retour ;)
      Sois prudent

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    2. Pour la carte bancaire, pas encore utilisée, mais ça devrait aller ! Elle a fini par fonctionner en République Dominicaine

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  2. Et oui, la Machata doit te changer de la danse Bretonne avec ton papa, souvenir inoubliable à Dinard :D! Si tu la danses aussi bien, je veux une démo à ton retour!
    Surprenantes et drôles, ces situations un peu saugrenues. Les papiers officiels établis sur fond de fête improbable, j'imagine aussi la surprise des français à ta descente... Il y a des scènes de film dans tes témoignages :). Tu le fais finalement ton stage suédois! Il est autrement plus dépaysant que celui éprouvé dans un Breteuil confiné, non?! Tel Zadig, c'est en découvrant d'autres sociétés, d'autres modes de vie et de pensée que cela amène à prendre de la distance et à questionner celle qui nous est familière. Belle aventure Cubaine Phapha! Le rêve de ton parrain! Elle semble bien commencer, petit voyage dans le temps, entre les catacombes les charrettes et le rhum!

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    1. Merci Sandrine pour ce joli rappel voltairien !

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    2. Toutes les routes mènent au Rhum

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    3. J'ai l'impression de vivre un film parfois en effet ! Et j'apprends mieux le suédois dans l'environnement oui ! Même si maintenant il y a beaucoup de français aussi (les quatre autres bateaux du port)

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  3. Tu posais la question si on voyait bien les photos sur le post d'avant la réponse est oui mais on peut pas y mettre de commentaires
    Bonne route (du Rhum), prend pleins de notes sur Cuba, peut être pour nous un prochain voyage, Philippe adorerait y vivre (des cultures à gogo et bio, une médecine à l'ancienne pour cause d'embargo américain, mais à la pointe tout de même) etc etc......

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    1. J'y penserai oui ! Il va en falloir des notes, Cuba c'est quelque chose !

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  4. Toujours aussi impressionné par tes facultés d'adaptation quelles que soient les situations. Débarquer sur les côtes cubaines en tenue vestimentaire quelque peu décalée et engager le contact sans période d'"inCubation", cela te ressemble parfaitement.
    Nous sommes rassurés de constater que tu provoques des rencontres belles et variées!...
    Un petit service: La superbe voiture verte, sur la photo est-elle amphibie? Si oui, peux tu la remorquer jusqu'en France pour ton cousin Axel qui vient d'acheter un coupé rouge Pompier, une Opel Manta des années 90 sur laquelle on a déjà réparé tous l'électrique des feux. Rien ne fonctionnait et ce, après délivrance du contrôle technique!...
    Attention aux sorties de route à cause du rhum. De grosses bises de nous deux en attendant la nouvelle étape.
    P.Coyo

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    1. Jolie l'incubation ! Effectivement, il fallait s'habituer, ce n'était pas évident. Malheureusement pour Axel, les voitures sont classées au patrimoine, elles ne peuvent plus sortir de Cuba !
      Gros bizous à vous !

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  5. Sinon, pour Axel, il y a aussi la splendide charrette bleue livrée avec l'âne! :D!

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