Rencontres à St-Martin

 

Très chouette rencontre avec Léonard à Marigot

 En arrivant à St Martin, tout d’abord c’est un petit coup de mou qui m’attend : le bateau devient la routine, je suis souvent dessus, et c’est difficile pour moi qui suis tout sauf casanier. Mais ça fait partie de l’aventure, et une fois à terre avec mon vélo, ça va mieux ! Je commence à visiter le fort St Louis au dessus de Marigot, la capitale française. Astuce quand on n’a pas de portable : demander aux gens autour de prendre des photos et de les envoyer par mail : Merci Pascale et Jean !





Ensuite, direction l’aéroport pour voir les avions atterir juste au dessus des cheveux. Eh oui, c’est ici que sont prises les photos avec des avions très bas ! Si l’atterrissage de ces gros est impressionnant quand on les voit arriver droit sur nous, le décollage est... renversant ! Propulsés par les gros réacteurs d’un 737, impossible de tenir debout. Une tempête de sable recouvre alors la route juste devant. Pas de photos malheureusement, David a peut-être oublié l'envoi... Tant pis, il faudra vous contenter d'internet !


Une spécificité de l’île est qu’elle est mi française, mi hollandaise. La légende raconte que la frontière a été délimitée lors d’un footing : le français plus sportif aurait parcouru plus de distance donnant à la France la plus grande partie, alors que le néerlandais plu malin serait allé vers le sud pour récupérer la meilleure partie avec les salines...



Si la partie française est bien ressemblante à la France (hormis le fait que les gens savent y parler anglais), la partie hollandaise n’a rien des Pays-bas : d’énormes voitures, une architecture très américaine, pas de réseau européen pour le portable, aucun panneau en néerlandais : tout est en anglais. Pour payer, c’est le dollar américain ou le florin hollandais... Et c’est pas une joie pour le vélo ! On m’avait vendu un pays plat et fait pour la bicyclette, ici c’es valonné et il y a beaucoup (trop) de voitures, malgré la petite taille de l’île (le tour se fait très vite en vélo, j'ai pris deux jours en m'arrêtant très souvent pour visiter ou faire la sieste). Il faut dire aussi que l’essence n’est pas chère : un pic à 1.17 euros le SP95 contre 88 centimes il y a quelques mois selon un auto-stoppé !

Je voulais profiter d’être en territoire hollandais pour réparer mon smartphone convertit en sel-phone depuis peu... Il avait été construit aux Pays-bas, ça tombait bien ! J’ai commandé la pièce qu’il me fallait pour arriver côté hollandais. Raté ! Elle est arrivée dans le charmant petit village de Sint Maarten à 6500 kms de l’île... Dans un atelier de réparation, pas moyen non plus de le faire faire bricoler, ils doivent aussi récupérer la pièce et me faire payer 120 euros en plus pour le faire. Je me résigne donc à en racheter un. C’est contre mes principes, mais ça dépanne bien en voyage (enfin avec internet, ici je ne capte rien donc il me sert pour les photos et en wifi).

Philipsburg :

Beaucoup d'hôtels touchés par Irma








Il flotte, la route est inondée et je suis fatigué. Je décide de passer ma première nuit pépère dans une auberge de jeunesse proche de Philipsburg la capitale hollandaise. Celle-ci s’avère fermée, pas de bol... Des voisins qui faisaient une petite soirée à côté me prennent en pitié pour manger un bout avec eux. Ils sont adorables et me proposent d’y planter ma tente, puis de dormir dans leur cabane de jardin, puis enfin de prendre une chambre chez eux. Je n’ai jamais vu autant de décos de noël dans une maison, il y en avait partout ! Ariana la soeur de mon hôte Catherine est très gentille aussi. Pour avoir travaillé 50 ans à l’aéroport elle parle couramment français et m’apprend beaucoup sur l’île : selon elle la vie au quotidien est très agréable, mais entre le cyclone de 2017 et le covid depuis 2020, l’île qui dépend grandement du tourisme a bien été secouée... Mais ils font avec : si ça va mal on s’entraide, sinon carpe diem ! Je la sens généreuse, pleine de joie de vivre.


Le lendemain, retour côté français à Grand-Case. Catherine et Jolli (Orthographe Pas Sûre) m’hébergent à nouveau, cette fois dans leur maison de vacances. Toujours en travaux depuis le cyclone, elle est toute mignonne avec son accès sur la mer. 




Je passe la soirée avec Jolli et ses amis qui m’apprennent à jouer aux dominos, un jeu hautement pratiqué par ici. Ils partent ensuite, et j’ai la maison pour moi tout seul... Après une bonne nuit, puis une rando pour aller chercher le wifi de la poste de Marigot (histoire de savoir que visiter, mon réseau internet ne marchant pas par ici), je décide de me balader tout au nord, puis de me poser sur une plage de Baie orientale, à l'est (logique). Dans un bar là-bas, le barman est super sympa, on discute bien. La serveuse me donne des conseils sur les balades à faire dans le coin. Peu nombreuses, l'île n'a pas le charme de la Martinique ou de la Guadeloupe pour ça... En suivant ses conseils je vois sur la carte un écosite à proximité. Génial, mon côté écolo pousse mon vélo à fond les pignons dans cette direction. C'est en arrivant que je me rappelle ma mère là dessus : un écosite, c'est ça :

Un immondice à ciel ouvert


Pas un super spot qu'elle m'avait conseillée, mais pour sa décharge (!), un chemin passait effectivement à proximité, juste difficile à trouver. Et la route pour y aller était chouette : 



Je retourne dormir sur la plage, malgré de gentilles propositions d'hébergement pour la nuit : La mer est calme il fait bon et ça me plait de dormir au grand air. Finalement ça se soldera par de la pluie et du sable qui vole sous ces 15 noeuds de vent... Des congères se forment sur moi, j'en ai partout... C'est comme ça qu'on gère mal les éléments ! 

Le lendemain je retrouve Martin de St Martin (jeune homme qui court partout de deux ans) ainsi que ses parents pour un petit déj à la plage. On avait déjà papoté un bon moment la veille. Arrivés il y a quelques années de métropole, on sent qu'ils aiment l'aventure ! Lancez vous, vous y êtes presque ;) C'était sympa de les voir en tout cas !

Après ça, je vais visiter le pic de l'île (sûrement plus haut que toute la Hollande). On m'avait dit qu'il y avait des singes, mais je n'en ai pas vu...Il y a une jolie vue au moins ! Redescente de l'autre côté avec du monde (de mon côté, personne) et où la montée est payante (10 euros !!!). Je vous conseille donc si jamais, de monter depuis Baie-Orientale plutôt que Marigot. 





Retour vélo en stop, puis visite d'un musée super intéressant sur l'île où j'apprends notamment qu'il y avait à l'époque des Hutias géants : rongeurs de plus de 200 kilos : ils ont pu grossir car ils n'avaient pas de prédateurs, jusqu'à ce que la mer inonde cette zone, séparant la très grosse île en trois petites : St Barth, St Martin et Anguilla il y a quelques 120000 ans. Avec moins d'espace, l'espèce s'est éteinte  ... Toujours au musée je rencontre la fille d'Ariana qui avait entendu parler de moi et qui me reconnaît à mon vélo et mes yeux ! Le monde de St Martin est petit ! (oui on le savait en fait...)

Quelques photos de plus de l'île  : 


Un vélo à l'image du bar : de la bricole !


Puis c'est retour bateau ! Pendant ces quelques jours baroude, pour ne pas toujours faire le parasite j'avais pris une bouteille de vin que je stockais depuis Barcelone.  Je l'ai offerte très vite : à l'apéro des voisins. Mais les gens sont vraiment trop aimables : on m'a proposé pour dormir plus de fois que je n'avais de nuits à terre, et après un dîner entre voisins, un barbecue d'amis, une invitation à la pizzeria et un copieux petit déj, je n'avais plus faim en rentrant ! En tout cas je n'oublie pas toutes ces marques de gentillesse, et j'espère que je serai à la hauteur si un voyageur vient me voir un jour chez moi.

 “Allumez le feu !”


C’est ce qu’on retiendra de notre visite d'aujourd'hui de la très chic île St Barth. Pour Johnny Halliday qui y a sa tombe et que tout le monde va voir ? Que nenni, on ne l'a même pas trouvée ! Pour la visite de la décharge et de l’incinérateur de l’île !  Peut-être pas aussi galmour, mais très enrichissante. On en parle pas mal sur le blog de Youri aussi !

On y apprend entre autres que ce sont 70 tonnes de déchets qui arrivent au quotidien ici. Carton et métaux sont recyclés.  Le plastique est brûlé car le bilan carbone est plus important apparemment pour l'envoyer à recycler ailleurs. 

L'île travaille surtout avec les États Unis et la Guadeloupe pour la gestion des déchets. Pas encore de reconditionnement d'appareils, mais c'est en projet ! Ce serait mieux que de tout casser pour reconstruire ensuite. Le chauffage de l'incinérateur permet de faire fonctionner la centrale de dessalinisation d'eau à côté.  On retrouve donc les deux problèmes des petites îles cote à cote : gestion des déchets et apport en eau (l'île est peu haute, il n'y pleut pas beaucoup ). 

L'incinérateur 


Usine mitoyenne pour la production d'électricité 

Un coca ?



On voit la différence avec St Martin pour les déchetteries ! St Barth est une île bien plus riche aussi, il y a plus de moyens et les effets de l'ouragan y sont invisibles. En tout cas ça incite à limiter les déchets  : on voit bien qu'un pot de yaourt jeté à la poubelle ne disparaît pas par magie.


Bon, et quand même quelques photos de St Barth : 

Le port

Notre mouillage

Bien vallonnée l'île !
Je suis une fois de plus surpris par le nombre de voitures : quels désagréments quand on se promène  !

L'île aux milliardaires porte bien son surnom :


Un des innombrables yachts


Une annexe suivant le yacht et portant tous les joujous encombrants (hélicoptère par exemple )

Le soir retour à st Martin. J'y retrouve Klemens, un copain de ponton de Martinique. On va boire un verre avec ses coéquipiers, ça fait plaisir de le retrouver, et de voir d'autres personnes avec des rêves de grande baroude !

Commentaires

  1. Les Saintes, Saint Barthelemy, Saint Martin, tu nous fais vivre la Toussaint sur mer, c'est un vrai plaisir.
    Merci pour tes reportages toujours aussi intéressants et qui ne négligent pas pour autant les côtés économique et écologique des endroits que tu visites.
    Contents que tu aies retrouvé un téléphone efficace et que tu aies franchi avec succès le Cap du Coup de mou.
    Gros gros bisous de nous deux.
    Claire et Papou

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  2. C'est jolie, mais ça ne vaut pas la Jaute-Marne. Surtout qu'il à bien gelé cette nuit ! Continue de nous faire voyager. Ce que tu proposs est une solution d'avenir pour le tourisme bas carbone. Une personne qui voyage et d'autres qui en profite en restant sagement à la maison sans polluer.

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    1. Beaucoup d'écologie ! C'est aussi le but de ce voyage : montrer que c'est possible autrement, et donner des idées :^)

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  3. Je me demandais quelle mouche te piquait, à vouloir tant bouger et changer, insatiable aventureux? C'est pourtant bien grâce à ces dispositions, que finalement, tu nous donnes encore à rire, à découvrir, à voir ( merci aux supers photographes occasionnels!) et à réfléchir aussi ( merci à Youri pour son blog sur les surprenants Hutias géants et sur la sensibilisation à la gestion des déchets vs apport en eau). Un enchantement encore, de lire tes aventures, mais aussi une belle leçon d'humanité, tes rencontres. Merci. Une pensée vers le petit Martin de St Martin.

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